MOT DE PATRICIA BARROWMAN


Peu importe ce que j'écris au sujet de mes œuvres, c'est condamné à être inadéquat la seconde où je commence à écrire. Pour autant que je sache mes œuvres sont en changement perpétuel. J'entretiens le désir constant de travailler de mes mains et avec certains éléments d'imagerie visuelle. J'ai toujours adoré les médiums tels que le pa-pier, le fusain, la peinture et l'agile: tant d'éclectisme fait qu'il est facile de se perdre et de créer une œuvre qui ne parle ni autres, ni à soi-même. De nature plutôt têtue, J'ai été en mesure d'assumer mes échecs et de recommencer tout en gardant pour objectif de trouver l'œuvre qui évoquera clairement et simplement qui je suis, même si je ne sais pas exactement comment ni pourquoi cette œ uvre remplit sa mission… Mais elle le fait. J'ai maintenant soixante ans et ceci est le résultat de ce que je fais depuis que j'ai cinq ans… Peut-être même moins. Je tolère de moins en moins bien le travail que je considère malhonnête, discordant avec qui je suis et ce que je veux faire. Ça arrive encore quelques fois, mais je peux maintenant le ressentir des kilomètres à l'avance et cela me permet de raccourcir considérablement mes voyages cet aléas artistiques.


J'ai peint pendant environ trente ans. J'adore la peinture à l'huile: sur bois, sur canevas de lin, sur le papier (où je me plais à peintre des animaux, des personnages et des chemins). À cause de mes allergies, j'ai toutefois dû abandonner l'huile pour m'adonner à la peinture à l'eau, une forme d'art que j'ai appris à aimer. J'ai tenté d'apprivoiser et d'aimer l'acrylique, mais de fut davantage une lutte qu'une histoire d'amour. Cette alternance entre l'amour et la haine que me faisait vivre l'acrylique m'a mené à redécouvrir le papier mâché. Lorsque je regarde les premières sculptures de chevaux en papier mâché que j'ai faites, je ne peux faire autrement que de me demander qu'est-ce que je trouvais de si fascinant à ce médium. Je ne pouvais plus m'arrêter. Le matin venu, je me levais immédiatement, incapable d'attendre un moment de plus avant de voir comment la sculpture de la veille avait séché, impatiente de la superposant toujours plus de couches de papier. Ça a duré trois ans, dix heures par jour, sept jour par semaine. Les chevaux ont évolué. J'ai fait le choix conscient de ne travailler qu'avec les formes équines et humaines. Il y eut une douzaine de vaches, quelques chiens et des tortues, mais je me lassais rapidement d'eux alors que ma fascination pour les chevaux semblait infinie. Pourquoi? Peut-être que je ne veux même pas le savoir. Serait-ce ma fidélité à la race équine? À leurs muscles? Leur Peau? Leurs os? Leurs mouvement? Leur grâce? Leur humour? Tout ce qu'ils sont m'a accordé la liberté de laisser mes mains et mon esprit danser, libres de toute contrainte.


Je suis aussi jardinière. J'apprends maintenant à faire de la poterie et j'adore marcher.


Patricia Barrowman
Biographie, en quelque sorte 28 novembre 2013